mercredi 23 janvier 2013

Le Débarquement

 

 

Cette semaine, je troque ma casquette d'apprenti journaliste en quête de reconnaissance contre celle du spectateur. Vendredi 18 janvier 2013, Canal + diffusait « Le Débarquement » où se mêlaient comédiens, reconnus ou non, et surtout amis pour un show humoristique, en direct et en public. Ce soir là, je faisais parti des quelques 400 privilégies présents sur le plateau de Saint-Denis...

 
 
A l'image de Guillaume Canet qui fit sortir « les petits mouchoirs » de presque 3 millions de français en 2010, c'est avec une même volonté de travailler entre « potes » que Jean Dujardin, Gilles Lelouche, Guillaume Canet Nicolas Bedos et Laurent Laffite se sont réunis, afin d'orchestrer « Le Débarquement ».
35 comédiens qui se relaient pour assurer sketchs, saynètes et parodies en tout genre, dans un climat convivial, où « on laisse l'égo à la maison », dans le seul but de divertir et partager ; tel est le principe audacieux et ambitieux de l'émission. Le tout mis en scène par l'excellent Alex Lutz, qui a notamment collaboré avec Pierre Palmade, et que l'on retrouve devant la caméra dans « OSS 117 : Rio ne répond plus », ou dans la « La Revue de presse de Catherine et Liliane » devenue culte sur Canal +. Sur le papier, le spectacle s'annonce prometteur, au vue des nombreuses têtes d'affiches et « guests » que l'émission recense : au programme, Géraldine Nakache, Marion Cotillard, les Kaïra, ou encore Joey Starr se sont illustrés.
 
C'est en rendant visite à nos compatriotes américains que Jean Dujardin eu l'idée du concept, en s'inspirant du célèbre talk show « Saturday Night Live » diffusée aux États-Unis sur NBC. Oui mais voilà, peut-on réellement importer ce type de programme à la télévision française ?
La réponse est unanime, il ne suffit pas de faire du copier-coller pour avoir le même rendu final. Et pour cause, lorsque la télévision française allient information et divertissement, ce que fait encore l'animateur Thierry Ardisson sur Canal +, les programmes américains se placent entièrement du côté du divertissement. L'absence d'invités politiques par exemple permet à l'animateur et à l'émission d'avoir une plus grande liberté de ton. En outre, contrairement aux animateurs français, les américains n'ont aucune formation de journalisme ; par conséquent, la formation de stand up et d'improvisation qu'ont à la fois les animateurs et auteurs participent en partie au succès. « Difficile donc d’importer des pratiques qui sont enracinées dans des décennies d’expérimentation comique », comme le souligne le magazine Slate.

Malgré le cocktail d'invités prestigieux, et en dépit d'une grande attente, sur 650 000 téléspectateurs ce soir là, beaucoup d'entre eux furent déçus du résultat. En bref, on constate de nombreuses réactions quant à l'originalité et la qualité du programme. Copie conforme des émissions américaines, duplicata contemporain des Nuls et de leurs parodies qui faisaient le bonheur de la chaîne auparavant, ou encore un niveau humoristique en dessous des nombreuses attentes probablement trop grandes ; c'est ainsi qu'une presse frustrée qualifia l'émission de la baraque cryptée.

Il va sans dire que cette consécution de sketchs est d'avantage plaisante en live. Une expérience qui prend plutôt la forme d'une mosaïque théâtrale lorsqu'elle est vécue en direct, une occasion d'appréhender encore plus le talent de chaque comédien. Lorsque notre loulou national revête le costume d'un gendarme sot presque vrai, que Mélanie Doutey et Anne Marivin semblent plus vraies que natures en « version féminine » ; Nicolas Bedos incarne brillamment son propre fils cocaïné, dans une parodie du futur aussi crue que décalée. On peut désormais en déduire combien il est difficile de ne pas isoler le téléspectateur lorsqu'il s'agit de représentation théâtrale.
Je soulignerais également la performance des techniciens qui se donnèrent pas moins de deux minutes montre en main pour changer littéralement de décor, ou encore le préambule improvisé d'un Bruno Salomone taquin qui, avant l'antenne et façon « stand up », se mit à prendre pour cible quelques personnes du public...


 
Voici par conséquent quelques tentatives d'explication des avis divergents sur cette émission. Le décalage est de taille entre un public devant son poste de télévision non satisfait, et celui d'un studio du 93 conquis, qui a capté les intentions premières de la bande : ne pas calculer et s'amuser.
 
 


jeudi 13 décembre 2012

Selah Sue

  Selah Sue

 


Dans un monde haut en couleurs, il y aurait Selah Sue. Avec ses yeux bleus, sa chevelure dorée et son timbre de voix so black, cette jeune femme ne cesse de conquérir le public. Cette semaine, portrait d'une ascension belge...
  
 
Sanne Putseys, de son vrai nom, naquit le 3 mai 1989 à Louvain, en Belgique. C’est à l’âge de 14 ans qu’elle commence à rêvasser sur ses futurs projets musicaux en écoutant Erykah Badu, Les Fugees, Bob Marley ou Lauryn Hill à qui elle doit son nom de scène en référence à sa chanson « Selah ».
Sa carrière prend forme lorsqu’elle participe à un concours de jeunes talents, sorte de scène ouverte, organisé par le chanteur Milow en Belgique. Celui-ci ne manqua pas de la remarquer, lui proposant ainsi de faire ses premières parties. Son succès s’intensifia avec la sortie de son premier single « Raggamuffin », qui totalisa plus d’un million de vues sur le net. (Plus de 10 millions de vues aujourd'hui)
Souvenez-vous : Raggamuffin !
 
Après deux EP réunissant 5 titres chacun, Selah Sue nous dévoile son premier album solo sorti en mars 2011 dont le succès se fit sans tarder (lauréate du Prix Constantin 2011). Récompensé à de multiples reprises, cet album est sacré disque de platine en France et triple disque de platine en Belgique. Pour sa création, la chanteuse fit appel à quelques complices qui l’accompagnèrent en studio. De fait, Patrice, qui coproduit l’album, lui apporte cette touche harmonieuse que l’on retrouve entre autres dans « Fyah Fyah » et « Summetime ». Puis, Farhot, un DJ hip-hop et producteur d’Hambourg, amène avec lui sa panoplie de sons électroniques présents sur l’album. Selah fut également aidée par Meshell Ndegeocello pour réaliser la douce ballade « Mommy ». Enfin, le chanteur et producteur américain, Cee-Lo Green vient compléter cette liste et figure sur l'un des morceaux les plus sombre et soul de l’album, « Please ».
 

Puissant et sulfureux : This World
 
 

Après avoir fait la première partie de Prince à Anvers en automne 2011, les Solidays, les Vieilles Charrues, la Pologne, les Etats-Unis, Selah continue son opération séduction autour du monde. C’est en effet sur scène que la jeune belge parvient à exhiber au maximum son talent, accompagnée de ses quatre musiciens, trafiquant sa voix avec des effets d’écho, fusionnant une soul intime et feutrée avec des sons digitaux ; le tout dilué dans un bouillon aussi ambitieux qu’explosif.


Bref, on adore, on adhère à cette artiste, faussement timide, qui oscille entre la douceur de ces mélodies envoutantes et cette dureté qui se traduit par un phrasé à la limite du rap.
 
 
 
 
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jeudi 6 décembre 2012

New York Ska Jazz Ensemble



 
 


À la réflexion, cette année 2012 s’achève par une montée en puissance des groupes à tendance électro. Qui n’a pas entendu parler du nouvel album des C2C ou de Caravan Palace cette année ? Leur notoriété croissante, amplement méritée, laisse peu de place aux puristes qui résistent tant bien que mal à cette invasion électronique. Cette semaine, place au ska avec le New York Ska Jazz Ensemble.
 
   Un des fondateurs et leader du collectif ; Fred Reiter, alias RockSteady Freddie. Ce saxophoniste, flûtiste, chanteur et ex membre des Toasters est reconnu pour sa vision musicale qui tend vers un son ska-jazz et qui fait de lui un musicien expérimenté. Au trombone, retrouvez Ric Becker qui a exploré une multitude de styles musicaux allant du jazz au punk et ayant collaboré avec les Toots and the Maytals, The Toasters ou the Easy Star All Stars. Avant de rejoindre le New York Ska Jazz Ensemble en 2005, le guitariste jazz Alberto Tarin, d’origine espagnole, a eu l’honneur de figurer sur quelques titres de Carlos Santana ou Eric Clapton et d’accompagner sur scène The Skatalites. S’ajoute aux claviers, Earl Appleton, natif de Londres mais d’origine Jamaïcaine, ayant travaillé avec de prestigieux musiciens tels que Anthony B ou Gregory Isaacs. A la basse, Wayne Batchelor, présent sur la tournée de Barry White en Angleterre. L’ensemble accompagné de Yao Dinizulu derrière sa batterie.
 
Les voici à l'oeuvre avec Buttah


 
   Depuis 1994, lors de sa fondation, le groupe a vu défiler plus d’une demi-douzaine de musiciens différents. Sorte de cocktail ethnique, le New York Ska Jazz Ensemble compte à son actif de nombreuses tournées et participations aux plus grands festivals à renommée internationale, tels The North Sea Jazz Festival, The Montreal Jazz Festival, The Bob Marley Reggae Festival (avec Israel Vibration et  Sister Carol).  Avec une dizaine d’albums dont le troisième « Get This » classé dans les charts US pendant onze semaines, ces artistes font de leur musique une rencontre parfaite entre le reggae-ska, produit par les accords en contretemps (ou after-beat) de la guitare et/ou du clavier, et du jazz avec ces cuivres envoûtants.  Sur scène, la magie opère grâce à leurs tubes entraînants, une énergie étonnante et quelques standards du jazz repris avec talent et audace..
 
Un des hymnes les plus célèbres du jazz interprété par le quartette de Dave Brubeck repris par le NYSJE...


 
En somme, cette fois-ci, leur pseudonyme n’est pas trompeur puisque ce sont véritablement des maîtres dans l’art du ska et du jazz. Ces news-yorkais ont réussi à susciter la ferveur du public autant grâce à leur talent qu'à cette fusion inventive du reggae, rock-steady, ska et jazz.
 
 
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samedi 17 novembre 2012

Electro Deluxe

  
Electro Deluxe
 
 
 
 
 
Electro Deluxe compte parmi les nombreux groupes que l’on devrait d’avantage mettre en lumière. Focus sur ces musiciens extrêmement talentueux…
 
Créé en 2001, le cœur d’Electro Deluxe se compose de Thomas Faure au saxophone et arrangements, Jérémie Coke à la basse, Arnaud Renaville derrière sa batterie, Gaël Cadoux aux claviers et depuis peu Bertrand Luzignant avec son trombone. Ne vous fiez surtout pas à leur nom de scène car certes après avoir exploré un son typiquement électro-jazz à leur début, le groupe y a incorporé progressivement un cocktail explosif de funk, soul, jazz et hip hop, universel aux yeux de tous. Leurs nombreuses influences telles que Herbie Hancock, The Head Hunters, Me’shell Ndegeocello ou encore Stan Getz sont éminemment présentes dans leurs trois albums.



Le premier d’entre eux fut Stardown sorti en avril 2005, suivi de Hopeful en septembre 2007. Le groove de ce dernier se fait d’avantage sentir avec la présence du rappeur londonien HBK Finn et de la chanteuse soul américaine Crystal.
 

 
 
 
Leur dernier en date Play, sorti en 2010, s’est classé numéro un des ventes Itunes du rayon Jazz. Un succès mérité en partie du aux nombreuses voix masculines présentes sur cet album (n'y voyez aucune misogynie). 
Retrouvez donc Ben l’oncle Soul qui a proposé sa voix sur trois titres, les textes de 20Syl (qui a d’ailleurs utilisé son diplôme des Beaux-Arts pour réaliser la pochette vintage de l’album) et Gaël Faye qui apportent une touche hip hop ; NYR, HBK Finn, Guillaume Poncelet ou encore l’énergie contagieuse du chanteur américain James Copley qui est présent sur scène avec  les membres d’Electro Deluxe. Cet album est scindé en deux, proposant d’une part des parties instrumentales, avec des arrangements de cuivres très riches et extrêmement bien exécutés, et d’une autre part des voix anglophones.


Après avoir écumé les festivals prestigieux comme Jazz à Vienne en 2005 ou Solidays en 2010, terminé une tournée qui les a mené de Mexico jusqu’en Inde, le combo français continue d’opérer partout en France en proposant une formule particulièrement originale. Retrouvez les de temps en temps avec leur « Big Band », accompagnés de 13 autres musiciens sur scène, une section entière de cuivre mêlant trombones, trompettes et saxophones.


En voici un extrait présent sur un double album intitulé « Live in Paris » (à L’Alhambra à l’occasion de leur 10ème anniversaire)
 


Le groove étant une des composantes majeures d’Electro Deluxe, lorsqu’Arnaud Renaville et Jérémie Coke portent la section rythmique avec précision, Gaël Cadoux fait balader ses doigts sur ses claviers vintages tels que le Rhodes, le Clavinet ou le B3 nous rappelant ainsi les influences black music des années 70. Rajoutez la chaleur des cuivres, et vous obtiendrez un mélange aussi irréprochable que jubilatoire. Messieurs les programmateurs, voici de quoi mettre le feu dans la salle…





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jeudi 8 novembre 2012

Pv Nova



   PV NOVA
 
 
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Aujourd’hui, à l’heure où l’industrie musicale est au plus bas, j’ai décidé d’investir du temps au profit d’un artiste qui grimpe en flèche.
 
 
Connaissez- vous PV nova ? Pv Nova est l’une des révélations 2012 qui doit son pseudonyme à ses initiales pour la première partie et son groupe de yaourt rock « The Mammy Novas » . Il apporte sa patte de musicien aux Tistics, une troupe remplissant petites et grandes salles grâce à leur dernier spectacle décalé mêlant comédie, chant et danse intitulé les Franglaises.

 
Mais le théâtre n’est pas son seul rayon d’activité, car le jeune homme s’est fait connaître sur la toile. Quoi de plus commun que de découvrir un artiste réinterprétant, même avec talent, les tubes de Rihanna, Taio Cruz, Jessie J et « toutes ces bouses que l’on voit sur MTV » selon lui. En revanche, ses intentions en sont  d’avantage singulières : « C’est marrant de faire un pied-de-nez à toute cette culture commerciale et d’en faire quelque chose de plus humain » Dixit Pv lors d’une interview accordée à GentleMec.

 
Le voici en duo avec Cocovan reprenant "Dynamite"
 
 
 

 
Vous avez pu en outre l’apercevoir sur internet grâce ses « expériences musicales »  où il décortique avec humour et sans prétention chaque genre. Du disco punk de Gossip, au zouk dance de Magic System en passant récemment par l’électro dance club de David Guetta, Pv Nova y décompose avec authenticité la batterie, la guitare, la basse et bien d’autres encore.

 
La preuve en image :
 
 

 
Et après avoir adapté les chansons des autres, il y a de cela un an, il nous dévoilait son album solo, auto-produit disponible sur son blog à prix libre. Une initiative encourageante et alléchante... « Start Again » est un album hybride incluant aussi bien de l’électro que de la pop-folk qui en est dernièrement à plus de 120 000 téléchargements.
 
 
En bref, PV Nova fait partie de ces artistes qui ont réussi, sans signer de contrat avec quelques majors que ce soit, à se construire à la force de vidéos postées sur Dailymotion et Youtube.
 
 
 
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